La crise sanitaire que le monde a traversée en 2020 a eu des conséquences importantes sur le travail psycho-social mené par de nombreuses associations sur le territoire bruxellois.

La décision de confiner la population pour enrayer la propagation d’un virus inconnu et potentiellement mortel a chamboulé la vie de millions de personnes. Cette restriction de l’accès à l’espace public et des contacts interpersonnels a entraîné l’arrêt puis la réorganisation forcée de nombreuses institutions, principalement celles dédiées à l’aide aux personnes. Elles se sont vu imposer de nouvelles règles et modalités de fonctionnement qui ont eu un effet de déstabilisation et ont généré de l’angoisse, qu’il fallait rapidement transformer en actions, pour rester disponibles et présents pour les personnes accompagnées sur le plan social et psychologique, ainsi que ceux et celles, nombreux.euse.s, qui allaient en être demandeur.euse.s. 

C’est pour accompagner ces travailleur.euse.s de l’aide resté.e.s en première ligne, leur permettre de prendre du recul, de partager entre pairs et de transmettre leurs questions, constats, innovations et recommandations que la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale a imaginé un projet inédit, original et transectoriel sous forme d’un cycle de 5 séances d’intervision pour travailleurs sociaux bruxellois, animées par des binômes de travailleur.euse.s issu.e.s du secteur de la santé mentale. L’idée était de parler ensemble de la crise et de cette période inhabituelle de confinement mais, très vite, il est apparu que la crise se prolongeant, il s’agirait aussi de pouvoir aider les travailleur.euse.s à tenir des situations difficiles sur le long court.

Ce livret est une présentation des échanges qui ont lieu dans les 10 groupes d’intervision et un retour sur les effets que la crise COVID a eu sur le public reçu dans les institutions psycho-sociales bruxelloises, les accompagnements proposés, les pratiques de travail, les relations et les travailleurs eux-mêmes.

Cette crise a particulièrement touché les plus vulnérables, ceux qui vivaient déjà dans un équilibre précaire. Elle a aggravé des situations qui ne tenaient plus que par un fil et que chaque nouveau déséquilibre met en péril sur le plan psychique, social et relationnel. 

La crise sanitaire COVID a nécessité des mesures de confinement, d’éloignement, des gestes de prévention qui ont modifié les pratiques des travailleur∙euses sociaux∙ales, entraîné le déploiement massif de moyens de communication à distance et généré de nombreuses questions au sein du secteur social-santé.