Actes du colloque du 9 décembre 2019 « Gouverner le soin, soigner à contre-courant… De la contradiction à la réalisation. »

Aujourd’hui, comme tous les champs de l’aide et du soin, la santé mentale est à la croisée des chemins. Elle est à la fois un objet politique et l’objet de politiques qui y impriment, depuis plusieurs années, des orientations à différents niveaux de pouvoir, souvent dans des directions disparates.

Les enjeux de santé mentale, comme ceux de la santé globale ou de l’action sociale, demandent une appréhension fine et doivent être débattus avec l’ensemble des parties prenantes, pour tenir compte au mieux de leur complexité. La manière de définir, formaliser, organiser ces enjeux détermine les choix et réponses d’une société aux besoins de sa population : délimitation de trajectoires de soins, réorganisation du secteur hospitalier, marges de manœuvre laissée à l’associatif et à la société civile, reconnaissance de certains métiers et pratiques, place donnée aux personnes concernées et à leurs représentants, remboursement de certaines prestations par la sécurité sociale...

Entre des pratiques qui doivent s’adapter à chaque situation, parfois même à contre-courant, et des politiques qui entendent rationaliser les coûts et gouverner le soin, il y a bien souvent une contradiction qu’il convient de discuter. Car il s’agit que demain, les décisions prises et leur mise en œuvre puissent converger et opérer efficacement pour une meilleure santé mentale de chacune et chacun.